Naturoptère, un nom curieux pour ce nouveau musée

A Sérignan-du-Comtat est sorti de terre un musée de 1000m², tout à côté de l’Harmas de Jean-Henri Fabre que tant de voyageurs du monde entier viennent religieusement visiter.

Ses Souvenirs entomologiques, ouvrages monumental de 4000 pages, sont traduits dans plusieurs langues et seraient connus par 75 % de la population japonaise ! Paradoxalement la majorité des français connait peu le personnage et n’est pas vraiment passionnée par l’entomologie alors même qu’elle est accro des questions environnementales, certes depuis peu ! Elle est aussi abreuvée depuis des années de documentaires animaliers ou sur ou la canopée tropicale. Tout autour de nous grouillent pourtant des quantités de formes de vie inconnues !
C’est donc sur ce terrain que le Naturoptère va agir. Décrire, faire connaître la nature au travers des insectes pour en tirer des leçons et trouver des explications à nos maux environnementaux - et peut-être au-delà ? Parce que agir en faveur de la biodiversité, terme que l’on entend maintes fois par jour en ce moment ! - revient à préserver leur diversité et pour ce faire, il faut connaître les insectes.
Si l’Harmas représente le côté patrimonial, le Naturoptère représentera l’aspect vivant et éducatif. Cet objectif passe par le choix d’une muséographie dynamique et ludique qui s’aide de jeux, des nouvelles technologies, des espèces vivantes plutôt que des collections figées, de trois salles pédagogiques accessibles à tous, d’un discours simple bien que scientifique et de plusieurs niveaux de lecture. Le but reste de parler à un public large, familial et scolaire.
L’architecture du musée participe aussi et d’une manière très originale, à la pédagogie ambiante. La toiture est plantée d’essences locales à identifier, accessible pour une déambulation sécurisée. La vue sur le Mont-Ventoux y est par ailleurs extraordinaire. Tout autour du bâtiment, des espaces pédagogiques extérieurs ont été aménagés et les rives de l’Aygues, avec ses castors, seront exploitées.
Bien sur, la construction s’aligne sur la démarche Haute Qualité Environnementale (HQE). Cette démarche est illustrée par les matériaux utilisés : le bois en majorité, les murs en briques monomur (alvéolaire et auto-isolante), ou encore l’utilisation d’isolants végétaux (chanvre). Les dépenses énergétiques sont également contrôlées, avec la chaufferie qui utilise des plaquettes forestières, l’adoption d’une hyperventilation nocturne au lieu d’une climatisation et la récupération de l’eau de pluie pour l’arrosage.
La création de ce nouveau musée est une bonne nouvelle tant la culture scientifique est peu représentée en France. Les musées à caractère scientifique sont pourtant pour la plupart passionnant et celui-ci l’est à coup sur ! Et par chance, il se trouve à Sérignan-du-Comtat !

Olivia Gazzano, paru dans le n°23 mars-avril 2010

Le Naturopère ouvrira le samedi 3 avril. Directeur scientifique : Joseph Jacquin-Porretaz. 84830 Sérignan-du-Comtat (Vaucluse). Ouverture : du lundi au dimanche, de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h. Possibilité de billet couplé Naturoptère/Harmas. www.naturoptere.fr/